Viré du collège à 16 ans, lauréat au même âge du prix du jeune écrivain, Vincent Cuvellier raconte les années de galère qui ont suivi, jusqu’à l’écriture de son deuxième roman Kilomètre O (2002). De son enfance à Brest où il parcourt les rues en se racontant des histoires, ressort l’étonnante galerie de caractères qu’accueille son père à l’auberge de jeunesse. Propulsé dans un milieu où il ne trouve pas sa place, il lui faut une lente maturation, quinze ans de rencontres et de petits boulots, pour reprendre l’histoire. Un « pélerinage » sac au dos vers la Bretagne est l’occasion d’organiser ses expériences. Mauvais acteur mais bon conteur, il subsiste en captivant les campeurs. Déçu par le journalisme – on lui préfère un élève sorti d’une école de formation après quatre ans de piges, puis par ses essais dans la fiction jeunesse – trop « cucul la praline » de son propre aveu, il découvre son talent propre : raconter la vie telle qu’elle va, accrocher l’attention par les menus détails du quotidien. Et trouver ainsi son style, ce ton naturel qui charme par sa spontanéité et sa justesse. En (re)lisant Kilomètre 0, randonnée d’un père et de son fils, on comprend comment Vincent Cuvellier a « cristallisé » ses années de formation pour devenir l’écrivain qu’il portait en lui.
La fois où je suis devenu écrivain
CUVELLIER Vincent