Odile a disparu. Son compagnon, Francis, est-il responsable ? Elle a pu se lasser et partir. Et si elle est morte, est-il coupable ? Mais c’est peut-être Legousse, l’éventuel meurtrier. Cet ancien éleveur de porcs, affublé de quatre épouses, des poupées à taille humaine qu’il aime promener en ville, est un brin dérangé. L’inspecteur Rivière a quitté l’Amérique, où il recherchait des tableaux volés, pour élucider plusieurs événements tragiques survenus dans la région : il enquête. Curieux roman, sans chronologie, sans trame. Le récit est décousu, informel. Les principaux personnages sont pittoresques mais sans substance réelle, juste esquissés. Leurs mobiles échappent à toute logique. La disparue, entrevue, est une énigme ; l’enquêteur, un policier d’opérette. L’un des suspects, empêtré dans ses désirs contradictoires, avoue sans raison ; l’autre est ailleurs, perdu dans son délire et ses quatre femmes factices… Bref, c’est nul ? Eh bien non, car le style est très particulier, prenant, c’est habituel chez Patrice Pluyette (La traversée du Mozambique par temps calme, NB octobre 2008). Il y a des pages surprenantes d’invention et de cocasserie, d’autres carrément farfelues, certaines sont un régal de lecture. Quant à la clé de ce voyage dans l’absurde, cherchez la fourmi, c’est un indice ! (E.G. et L.G.)
La fourmi assassine

PLUYETTE Patrice