À Buenos Aires, un conducteur de train, anéanti après avoir écrasé successivement six personnes – la dernière est un enfant –, se suicide. Journaliste d’investigation, Verónica, trente ans rayonnants et qui n’a peur de rien, commence une enquête qui révélera l’origine mafieuse des prétendus accidents de jeunes garçons. Elle rencontre alors Lucio, mécanicien, qui a douloureusement vécu ces événements. Elle vit avec lui une relation torride, mais elle compte aussi sur Federico, jeune avocat, amant devenu ami. Trop peu méfiante, elle suit difficilement et dangereusement les méandres d’une organisation criminelle. Sergio Olguín, journaliste et romancier argentin, décrit avec précision différents milieux : cheminots, journalistes, avocats, femmes seules et surtout enfants des bidonvilles qui se passionnent pour le football alors que des canailles les exploitent. Dans un style simple et clair, le récit s’enrichit progressivement. L’intérêt ne faiblit pas car la vie un peu désordonnée de Verónica se mélange adroitement avec celle des différents personnages. La ville de Buenos Aires, parcourue dans tous les sens, n’est vraiment pas celle des touristes. Et c’est avec impatience – le roman est un peu long – et curiosité que l’on arrive au dénouement. (E.G. et M.-C.A.)
La fragilité des corps
OLGUÍN Sergio S.