Shanghaï, 1937. La jeune Yaya, issue d’une famille riche, flanquée de son pigeon parlant, ne rêve que d’une chose: passer son concours de piano. Mais la guerre approche dangereusement et ses parents décident de partir pour Hong-Kong par le premier bateau. La fillette déterminée fugue. De son côté, Tuduo est un gamin des rues, qui travaille pour le cruel Zhu. Une humiliation de trop le pousse à s’enfuir. Alors que les avions commencent à bombarder la ville, leurs chemins vont se croiser.
Le statut de Tuduo évoque les romans de Dickens, dans cette intrigue assez classique, dont la particularité est de se dérouler pendant la guerre sino-japonaise. Le scénario alterne clairement les scènes avec la fillette et celles avec le garçon; le contraste entre leurs lieux de vie est appuyé par le dessin, qui multiplie les détails luxueux d’un côté, dans des coloris orangés, et l’impression de bazar rapiécé de l’autre, dans des tons vert-bleu. Les décors, intérieurs ou extérieurs, sont extrêmement soignés, d’une grande finesse. Le format à l’italienne est bien exploité, dans des cadrages variés. Les visages des personnages sont (très) inspirés des mangas, mais sans caricature. On s’attache vite aux jeunes héros de cette BD séduisante visuellement, que la dernière image laisse en fort mauvaise posture. À suivre…