À Nantes, à la fin du XIXe siècle, une jeune bourgeoise quitte brutalement ses parents pour suivre un bohémien de passage. Sensiblement plus âgé qu’elle, il chemine de ville en ville pour gagner quelques sous dans les cafés grâce à sa guitare et ses tours de magie. À l’occasion, il rejoint pour un temps une communauté amie de gens du voyage. La fugueuse l’accompagne plusieurs années dans son errance et a deux enfants de lui sans jamais renouer avec ses parents. C’est lui qui l’abandonnera, incapable d’assumer sa paternité.
Cette histoire singulière est racontée par le petit-fils de l’héroïne revenue à Nantes. Les bribes de souvenirs de celle qui s’est volontairement faite nomade, citoyenne de la « Petite Égypte », se mêlent aux rêveries et aux fantasmes du narrateur pour constituer un récit zigzagant, évocateur et poétique. L’auteur (1945, NB mars 2004), semble tirer de sa propre biographie de minces éléments inlassablement tissés et retissés dans une écriture riche en expressions inattendues. Les répétitions incessantes, les retours en arrière, les anticipations intempestives, finissent par lasser malgré le charme de cette aventure romantique et navrante.