Début des années 2020 : Le commissaire Marsac aimerait souffler en cette veille de Noël lorsqu’il s’arrête sur le banc d’un square parisien. Mais un cadavre gît dans une poubelle, éventré et éviscéré, farci de mort-aux-rats. Les jours suivants sont découverts trois autres morts tués selon le même mode opératoire. 1995 : un adolescent fait une fugue et disparaît. Que fuit-il ? Pourquoi sa sœur chérie a-t-elle été éloignée par ses parents ? Quel rapport entre ces deux histoires que séparent plus de vingt ans ?
Elsa Roch (Le baiser de l’ogre, Les Notes septembre 2019) est psychologue, spécialisée dans les troubles autistiques et de l’adolescence, ce qui aiguise son regard sur l’enfance maltraitée, sujet central du roman. De fait elle analyse avec beaucoup de finesse et de pertinence la révolte et les états d’âme des deux jeunes dont les blessures, toujours vives à l’âge adulte, en ont fait des êtres traumatisés à vie malgré la puissance de leur amour fraternel. Le commissaire, qui a ses propres fantômes, anti-héros récurrent des romans précédents, est un homme attachant, plein de compassion. La cruauté de la rue, le côté sordide des hébergements sociaux sont traités avec réalisme. Le suspense est bien mené, servi par une écriture agréable et prenante bien que l’attention se relâche un peu vers la fin. Un bon moment de lecture. (V.A. et M.-N.P.)