La Grande Chute

HANDKE Peter

Un comédien est réveillé par un orage dans une maison isolée en forêt ; la femme qui l’habite est partie travailler dans la ville où il va tourner un film. Traversant bois, buissons, puis faubourgs et routes, il rejoint la métropole en rencontrant de multiples personnes, clochards, randonneurs, anciennes connaissances ou personnalités connues. Il alterne souvenirs, songeries, faits de société ou méditations sous une lumière de fin du monde. Enfin, malgré une pause dans une église, le désarroi s’installe, les temps deviennent sombres. Nullement réaliste en dépit de magnifiques descriptions de la nature, cette itinérance allégorique ne laisse pas de déconcerter car l’auteur, fort célèbre (Kali : une histoire d’avant-hiver, NB juin 2011), ne donne pas la clé et se contredit parfois. Les thèmes sont nombreux, depuis l’analyse sociale, la violence, l’absurdité du monde, jusqu’au regret de ne pas savoir aimer ou l’harmonie et la joie, fondées sur l’intériorité… Quant au dénouement, le flou est total, il peut signifier des retrouvailles comme un cataclysme. Difficile de s’y retrouver dans ce texte onirique et déroutant, à l’écriture recherchée et superbe !