Chantal Delsol défend une thèse selon laquelle la justice internationale doit rester de l’ordre de l’utopie, « objet d’une quête plus que d’une conquête. » Elle affirme en effet, trouvant des échos à sa réflexion chez Montesquieu ou Kant, qu’une véritable justice internationale ne pourrait exister qu’en parallèle à un gouvernement mondial. Or, un gouvernement mondial ne pourrait être que despotique et liberticide pour la pensée et les libertés individuelles, appliquant un ordre moral unique, écrasant la diversité et privant chaque gouvernement national de légitimité. Par conséquent, la recherche d’une justice internationale est dangereuse car elle légitimerait, au nom d’une morale universelle, des guerres d’ingérence qui doivent, selon l’auteur, rester des choix politiques nationaux. Chantal Delsol, professeur de philosophie politique, défend avec vigueur l’idée que « l’utopie d’un pouvoir à la fois omnipotent et bon », énième avatar de l’angélisme, mène directement au despotisme. Sa démonstration, très argumentée, ne s’adresse pas à tout public.
La grande méprise : justice internationale, gouvernement mondial, guerre juste…
DELSOL Chantal