Après la seconde guerre mondiale, Julie, jeune paysanne corrézienne, « monte » à Paris pour s’occuper des enfants de Victor, un médecin originaire de son village. Leurs conversations, les livres sur la médecine la passionnent et elle pense avoir des dons pour cette activité réservée à une élite diplômée. Revenue au pays, formée par un rebouteux, adepte d’ancestrales recettes miracle, elle reçoit des malades, les écoute, les guérit parfois, et s’installe auprès d’autorités médicales officielles dont, en femme solitaire et orgueilleuse, elle a sous-estimé la vindicte. Dans ce roman de terroir, l’auteur, dans un style très narratif, aux phrases courtes et simples, décrit les us et coutumes d’une France rurale qui s’est éteinte après 1968. Il y inscrit le parcours d’une héroïne de condition modeste, courageuse, attachante, inventive aussi puisqu’elle tente de lancer une médecine alternative douce, fondée sur l’empirisme et l’empathie. Et si le romancier souligne les disparités sociologiques des différentes classes, il n’apporte aucun jugement moral sur les personnages, exaltant seulement la nostalgie des temps paysans révolus.
La Guérisseuse de Peyreforte
VITTÉ Louis-Olivier