Rachel Cohen est confiĂ©e par ses parents Ă la Maison de SĂšvres, le temps de la guerre. Elle y dĂ©couvre, avec passion, la photographie. Mais les rafles se multipliant dans la France occupĂ©e, les enfants juifs doivent partir, sous une identitĂ© dâemprunt. Rachel, devenue Catherine, passe, avec dâautres, en zone libre ; il faut sâadapter, bon grĂ©, mal grĂ©, aux familles dâaccueil qui changent au rythme des dĂ©nonciations dont elles font lâobjet. Catherine fait front, enfermant fiĂ©vreusement au fil des jours, dans son Rolleiflex, les images de « sa » guerre.
TrĂšs ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ©, ce roman a valeur de tĂ©moignage. Câest nĂ©anmoins une fiction. Ăcrit au prĂ©sent, Ă la premiĂšre personne, il fait la part belle Ă la jeune narratrice. Aussi, lâHistoire y est-elle estompĂ©e : on dĂ©couvre les lieux et les profils des rĂ©sistants de son point de vue dâadolescente. Sa personnalitĂ© attachante se dessine au fil des Ă©preuves et la passion qui lâanime donne lieu Ă de trĂšs belles pages sur la valeur des images, la difficultĂ© Ă saisir lâinstant dâun lieu ou dâun ĂȘtre. Autour dâelle, une galerie de portraits émouvants donne vie Ă cette chronique noire sans ĂȘtre dĂ©sespĂ©rĂ©e.