Octobre 1939, Metz est évacuée. Les parents de Robert se voient attribuer par le gouvernement un appartement à Royan mais la guerre les rattrape. Juifs d’origine polonaise, ils doivent se déclarer et tout quitter pour un village de Dordogne où la vie s’organise, deux années heureuses avant le cauchemar. Bientôt, Robert, seul enfant naturalisé, est séparé de sa famille qu’il ne reverra jamais. Commence pour l’adolescent une vie d’errance, placé, déplacé, sauvé par un réseau clandestin qui cachait les enfants juifs. Un témoignage à deux voix qui n’en font qu’une : à celle, candide, de Robert enfant qui raconte la tragédie répond l’écho de Robert, vieil homme avec « sa déchirure », taraudé par la douleur de l’absence nourrie de souvenirs obsédants et d’interrogations. Le danger était visible, si près de la zone libre : pourquoi n’avoir pas fui… mais pour aller où ? Tous sont morts et lui doit vivre, continuer avec ses « morsures de la mémoire ». Continuer à raconter l’indicible et rendre hommage aux « Justes ». Le dialogue est mis en image par Georges Lemoine, illustration émouvante dans laquelle s’inscrivent des petites photographies de l’époque.
La guerre de Robert
CAUSSE Rolande