Le narrateur, Fred Bronstein, est fort amoureux d’une rousse incendiaire d’allure très libre, de caractère bien trempé, athée, à la parole volontiers provocatrice. À l’occasion du Kippour, le Grand Pardon, il l’emmène chez ses parents, juifs d’origine séfarade respectueux de la tradition. Rejoints par le frère et sa famille, ces êtres disparates vont partager, dans un pavillon de Clamart, le repas rituel, le jeûne de vingt-quatre heures et le passage à la synagogue.
La confrontation de la perturbatrice à la crinière flamboyante avec ces petits-bourgeois conformistes se révèle assez réjouissante. Frédéric Chouraki évite les situations trop prévisibles et virevolte, juxtaposant discussions théologiques, sentiments amoureux, détails terre à terre et incidents burlesques. L’écriture, parfois crue, parfois lyrique, toujours bien maîtrisée, fait passer ce conte iconoclaste, mélange de cynisme et d’ironie, tempéré par une gentillesse amusée vis-à-vis des personnages.