Faranguis Habibi quitte l’Iran une première fois en 1966 pour suivre des études de français et de sociologie à Paris. Elle participe activement à mai 68 puis entre à RFI comme journaliste en langue persane. Nouveau retour à Téhéran, après le départ du Shah en 1979, de celle qui croyait à l’émancipation des femmes iraniennes auxquelles elle a consacré sa thèse. Elle fuit enfin en France pendant la guerre Iran-Irak en 1987 pour ne revenir qu’épisodiquement au pays. Dans ce récit personnel écrit à la première personne, la narratrice fait tourner la roue des souvenirs. À l’ivresse de l’apprentissage de la langue de Victor Hugo et aux vertiges des premiers jours de la révolution islamique, succèdent la nausée de la terreur obscurantiste des mollahs et le voile noir étouffant les libertés. Sous forme de brèves chroniques intimistes, elle témoigne de son exil en diaspora et de son amour partagé entre ses patries de naissance et d’adoption. L’existence au confluent de deux langues, les allers-retours des cultures, des traditions parfois antinomiques et des vies familiales si éloignées, confèrent une profondeur humaine et poétique à ce récit prononcé d’une voix tendre qui pourra paraître à certains monotone. (C.Go. et M.-N.P.)
La guerre m’a parlé de loin
HABIBI Faranguis