Les poètes sont-ils des dieux ou des plaisantins qui, pour enjoliver les choses, obscurcissent la connaissance ? Les romanciers ne véhiculent-ils pas derrière leurs histoires des idées qui font tourner les têtes ? Le monde pour être compris ou aimé a-t-il besoin d’ « écrivailleries », demande encore Montaigne, ennemi des vaines subtilités ? Un soupçon permanent entoure la littérature, une sorte de méfiance de toutes les époques faite de querelles critiques, stylistiques, morales émanant des écrivains eux-mêmes, mais où la philosophie, la religion, la science, la politique ne sont pas en reste. À l’aide d’exemples finement choisis, allant des cités présocratiques aux sociétés démocratiques contemporaines, l’auteur, professeur de littérature comparée, présente cette anti littérature comme le double obligé de l’écrit, fait de beaucoup de sottises et d’ignorance mais aussi d’évolutions culturelles et sociales incontournables qui frappent soudain les débats d’obsolescence et poussent la plume à aller plus loin. Une approche très particulière mais relativement accessible et passionnante. (A.Lec. et B.Bo.)
La haine de la littérature
MARX William