Une famille algérienne vivant dans une oasis, le père tout-puissant, la mère qui milita plusieurs années dans la résistance contre l’occupant, beaucoup d’enfants mais seulement deux fils… Le portrait d’une femme qui n’a plus droit à une existence propre, soumise totalement à son mari et qui, ô honte, a engendré essentiellement des filles. Le portrait de sa fille aînée, quatorze ans, que la mère pousse vers les études avec l’espoir qu’elle échappera ainsi à sa condition de femme tyrannisée par l’homme, mais dont, en même temps, elle surveille de manière obsessionnelle la virginité. Ces femmes emprisonnées par l’autorité et la fureur de l’homme, mari et père, nourriront à son égard une haine tenace. Une violence contenue qui finira par exploser.
Leïla Marouane raconte, dans une langue simple et percutante, une histoire déchirante d’un quotidien toujours vivant. Journaliste, féministe et militante, elle continue de dénoncer la haine des femmes en Algérie transmise de génération en génération (Cf. Le châtiment des hypocrites, N.B.oct.2001).