Le meurtrier dâAltmann sâenvole dans une puanteur de plumes pestilentes ; Job sort de son cercueil et, squelette lamentable, se traĂźne sur les routes cherchant Dieu et une hache de marque Redline ; une femme sans jambes vit heureuse dans une cuve close pleine dâeau ; un prĂ©tendu cĂ©libataire se retrouve un peu plus loin nanti dâune femme. Les individus tuent, dĂ©pĂšcent, mutilent et se repaissent de chair humaine. Des animaux, chats, oiseaux, abeilles ou vers, participent Ă ces meurtres orgiaques et monstrueux ou les subissent dans un monde oĂč tout est solitude et absurditĂ©. Avec ce premier ouvrage, publiĂ© en 1994, et composĂ© de vingt-six nouvelles, impressionnantes de brutalitĂ© et de violence, dont certaines trĂšs hermĂ©tiques, Brian Stevenson annonce dĂ©jĂ le goĂ»t pour lâhorreur qui fera connaĂźtre ses oeuvres suivantes dont La Confrerie des mutilĂ©s (NB novembre 2008). Il ne faut pas chercher de logique Ă ces nouvelles, souvent trĂšs courtes, mais en admirer lâhabiletĂ© stylistique. Chacune est dâune Ă©criture diffĂ©rente qui remonte parfois aux sources de la littĂ©rature amĂ©ricaine. Quâelles fassent preuve, pour certaines, de poĂ©sie ou dâun humour noir dĂ©lirant, elles sont toutes dĂ©rangeantes.
La langue d’Altmann
EVENSON Brian