La langue paternelle

DUBOIS Arno

Gafdhi, d’origine franco-arménienne, né en Égypte dans les années quarante, se voit contraint de s’installer à Paris avec une partie de sa famille. L’un de ses fils s’interroge sur l’excentricité, le rapport à la langue française et la « mythologie » de ce père autoritaire, professeur de mathématiques exigeant, aux idées bien arrêtées.   Ce premier roman d’Arno Dubois, assurément autobiographique, nous donne à voir et à entendre un père fantasque dont l’origine arménienne et cévenole a quelque peu brouillé l’identité. Cette famille d’exilés polyglottes, sans véritable patrie, jongle essentiellement avec trois langues : l’arabe, l’arménien et le français. L’auteur s’interroge sur la question de l’identité et de l’héritage, sur sa propre position par rapport à « la langue paternelle » et retrouve, dans les échanges décousus avec les siens, certaines figures familiales marquantes comme cet aïeul qui a suivi Ferdinand de Lesseps ou ce possible parent, traître à la cause arménienne. Si l’écrivain dresse un portrait cocasse et d’une inventivité folle du père, il lui arrive aussi de se perdre dans les dédales de phrases à la syntaxe embarrassée et négligée. Le lecteur sourit souvent mais soupire aussi d’agacement devant une telle logorrhée. (A.K. et A.-M.D.)