Frmesk, qui signifie larme, naît en 1986 à Soulelamaniyé au Kurdistan irakien. Non seulement elle a le malheur d’être une fille mais en plus, elle porte au-dessus du front une mèche blanche en forme de cœur. Pour son père, c’est une malédiction, le signe de Satan. En butte aux sévices permanents, violée à cinq ans par son oncle, soustraite à la violence criminelle du père, la petite fille est recueillie par ses grands-parents maternels. Sa grand-mère lave les corps des femmes victimes des crimes d’honneur que personne ne veut enterrer.
Paru en 2017 au Danemark, où il est devenu un best-seller, La laveuse de mort est le premier roman de Sara Omar, trente et un ans. Il s’inspire de sa vie et dénonce la culture patriarcale qui opprime au nom du Coran, où « l’honneur de la famille repose entre les jambes des femmes ». Il a valu à son auteure des menaces de mort. Les atrocités qui accompagnent le quotidien des femmes, battues, humiliées, violées, tuées en toute impunité rend la lecture de ce livre sombre, triste et oppressante. Sans concession, il vaut moins par ses qualités littéraires que par les cruelles vérités qu’il dévoile. Le débat qu’il suscite est à la hauteur du courage de Sara Omar. (C.Go. et F.L.)