En 2006, Julia vit Ă New York avec son mari ThĂ©o. Ils font partie des jeunes rĂ©volutionnaires catholiques, les « Montoneros », qui, aprĂšs la mort du gĂ©nĂ©ral PerĂłn et le putsch de 1976, capturĂ©s et torturĂ©s, ont pu quitter lâArgentine. Enfant, Julia hĂ©rite du don transmis par sa grand-mĂšre : elle a des visions prĂ©monitoires. Elle doit apprendre Ă lâutiliser pour quâil nâentrave ni sa vie ni celle des autresâŠÂ Ingrid Betancourt signe lĂ son premier « vrai » roman, le prĂ©cĂ©dent ouvrage (MĂȘme le silence a une fin, NB janvier 2011) racontait sa captivitĂ© comme otage des FARC en Colombie. Parcourant une quarantaine dâannĂ©es, l’intrigue se dĂ©roule principalement Ă Buenos Aires pendant la dictature militaire. Sont relatĂ©es les atrocitĂ©s insoutenables perpĂ©trĂ©es par la junte. Seuls, la volontĂ© de vivre, la libertĂ© intĂ©rieure, lâamour des autres, incarnĂ©s par des figures attachantes, permettent Ă lâĂąme de surmonter les souffrances du corps et de rĂ©sister Ă la haine et au dĂ©sir de vengeance. Des sĂ©quences plus romanesques, Ă la limite du fantastique, sâintercalent en France et aux Ătats-Unis. Elles rompent lâintensitĂ© dramatique du rĂ©cit et relĂšvent de lâartifice. Ce livre nâen est pas moins une relecture vivante et bouleversante dâune pĂ©riode sombre de lâArgentine.
La ligne bleue
BETANCOURT Ingrid