Dans la famille de Kiet, on est dresseur dâĂ©lĂ©phants (mahouts) de pĂšre en fils. Ă lâĂąge de dix ans, Kiet participe Ă la capture de Sura, son Ă©lĂ©phant, afin de devenir Ă son tour mahout. Pendant cinq jours il suit le rituel du Phajaan qui consiste à « broyer lâesprit de lâĂ©lĂ©phant » afin quâil obĂ©isse Ă son maĂźtre. On inflige alors Ă l’animal de cruelles tortures pour le soumettre. Kiet est incapable de faire souffrir la bĂȘte et cherche par tous les moyens Ă la libĂ©rer, quitte Ă ĂȘtre dĂ©shonorĂ© aux yeux de son pĂšre. Le vieil homme raconte ses remords, ce souvenir traumatisant jamais effacĂ© : l’obligation d’assister, de participer Ă la violence de la capture et Ă la cruelle mĂ©thode de dressage destinĂ©e Ă briser l’animal. Tout au long du roman la duretĂ© du pĂšre sâoppose Ă la sensibilitĂ© du fils qui condamne cette pratique. Ce roman fort et instructif compose un plaidoyer efficace pour la suppression du dressage des animaux sauvages ; aprĂšs sa lecture, on jette un autre regard sur les numĂ©ros de cirque et sur les promenades Ă dos dâĂ©lĂ©phants en ThaĂŻlande. (C.G. et A.T.)
La loi du Phajaan
CHABAS Jean-François