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Comment retrouver la lumière quand on a les yeux, le coeur, la vie, noirs de colère? Papa est encore parti, Maman s’est fâchée. Alors, Bouchka s’enfuit dans la nuit inquiétante.
Le texte, aux accents poétiques, joue à bon escient de jeux typographiques, pour explorer les sentiments de l’enfant mis en images par un jeune illustrateur. La rondelette Bouchka, revenue à l’état de petit foetus – « juste une petite boule, très petite qui pleure » – sur la double page de cet album à l’italienne, le manteau de Papa animé d’une vie propre, la route indiquant du doigt le chemin de la chaumière nourrissent l’imaginaire. L’oeil est captivé par les personnages aux formes puissantes, les fonds sourds traités au crayon pastel avec une maîtrise étonnante des clairs obscurs.
Les images tronquées où la nuit encercle l’enfant de ses bras noirs, les ombres de loups dévorants s’opposent à une image lumineuse de Bouchka entre larmes et rire, distorsion un peu mal venue pour la cohérence d’une histoire, qui s’acheminait pourtant vers la lumière du foyer et de la réconciliation.