La Lune dans son envol

SORRENTINO Gilbert

Une vingtaine de nouvelles, dĂ©jĂ  publiĂ©es ou non (Gilbert Sorrentino est dĂ©cĂ©dĂ© en 2006), dont l’Ă©criture s’Ă©tale sur trente-cinq ans, semblent dĂ©crire les dĂ©combres du rĂȘve amĂ©ricain des annĂ©es cinquante/soixante. Les personnages, quand il y en a, et quand le lecteur peut les repĂ©rer, ne sont pas plus sympathiques que ceux de Petit Casino (N.B. fĂ©vrier 2006) : jeunesse dĂ©sabusĂ©e, Ă©crivains ratĂ©s, tous dans la dĂ©rision et la manipulation. Ces textes consistent aussi en des jeux littĂ©raires auxquels le lecteur de langue française a difficilement accĂšs et dans lesquels il cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment un sens : sĂ©rie de calembours, collages de textes d’autres Ă©crivains connus avec les morceaux d’une nouvelle de l’auteur que l’on vient de lire, succession de phrases interrogatives ou pages entiĂšres auxquelles aucun sens ne peut ĂȘtre attribuĂ©. L’Ă©crivain mĂ©lange le rĂ©cit et ses propres commentaires sur le rĂ©cit. Pour lecteurs initiĂ©s et patients.