Vendu pour faire vivre sa famille, Toumani se retrouve dans la capitale tentaculaire d’un pays africain. Échappant à ses exploiteurs, à la rue, l’enfant est sauvé par Iman, jeune métis à l’aura mystérieuse. Iman n’a qu’un but, émigrer vers l’eldorado européen. Autour d’eux, la grand-mère réfugiée dans le Coran, la mère acharnée à réussir par le travail et la tendre jeune fille déchirée par son attirance pour les deux garçons, sont les figures les plus marquantes de ceux qui vivent la quête tragique d’un avenir improbable, car « rester nous fait mourir, et partir nous tue. » Ryad Assani-Razaki, informaticien né au Bénin en 1981, vit au Canada. Son premier roman se décline en chapitres rédigés à la première personne où, tour à tour, chaque protagoniste construit l’histoire de Toumani. Plaisant au début, ce procédé lasse un peu à la fin où seuls les deux adolescents relatent des péripéties un peu confuses et tentent d’analyser leurs sentiments. Évoquant dans un style vivant, aux images fortes, les problèmes de l’Afrique noire à la recherche de son identité mais qui reste marquée par la référence européenne, ce triste constat fait réfléchir.
La main d’Iman
ASSANI-RAZAKI Ryad