Winter voudrait bien rester en Andalousie où son épouse, médecin, a accepté de le suivre. Mais le devoir l’appelle à Göteborg où une femme et deux de ses enfants viennent d’être assassinés. Fait troublant, le troisième enfant, un bébé, a été retrouvé vivant dans son berceau. Personne n’a rien vu sauf peut-être le livreur de journaux ou son remplaçant, le jour de l’assassinat, travailleur au noir. Winter, hanté par ses propres souvenirs et par la mort de ses parents, inspecte, entre ses va-et-vient de Marbella à la Suède, la maison mise sous surveillance policière. Thriller décoiffant, comprenant tous les ingrédients d’un roman policier réussi. Ce qui n’empêche pas l’auteur de Rendez-vous à Estepona (NB mai 2014) de jongler avec les mots, les idées, les expériences littéraires, les descriptions de paysages, celui de l’archipel de Göteborg, mais aussi l’Andalousie. Les personnages récurrents de la brigade policière et Winter, dandy féru de costumes Armani, apparaissent sur un rythme obsédant, dans une mécanique de précision semblable au tic-tac d’une horloge. L’ironie, pudique, côtoie l’émotion. (M.Bi. et B.Bo.)
La maison au bout du monde
EDWARDSON Åke