La maison de Cicine

NEDALI Mohamed

Orphelins depuis la destruction de leur douar par une crue, un jeune sculpteur sur bois et son frère, âgé de huit ans, ont trouvé refuge à Marrakech dans une demeure vétuste habitée par des familles modestes. Berbère, l’enfant ne parle pas arabe et se réfugie dans le souvenir de sa maison détruite. La sculpture et une jolie voisine qu’il aime permettent à l’aîné de survivre. Tout en étant respectueux de la religion, les deux amants résistent aux avances d’un cheikh qui convertit un à un les locataires à l’islam radical en les soudoyant… Pourront-ils échapper aux pressions ?

 

La morale simplette de cette histoire c’est que la corruption pervertit les plus faibles – ou les détruit. Mais en fait c’est l’humour qui l’emporte dans cette caricature tragique du « bon musulman » par Mohamed Nedali (Le bonheur des moineaux, NB décembre 2009). S’il n’est ni un maître de la construction romanesque ni un orfèvre de la langue française, l’auteur sait en effet croquer avec une verve et une impertinence inimitables le petit monde paradoxal et vivant de la médina marocaine.