AprĂšs un long sĂ©jour en prison pour avoir abattu le chauffard responsable de la mort de son Ă©pouse et de sa fille, Eduardo, peintre autrefois cotĂ©, survit chichement Ă Madrid. Gloria, violoniste de talent, lui commande le portrait de celui qui a Ă©crasĂ© son fils bien-aimĂ© et amorce ainsi une rĂ©action en chaĂźne : victimes et bourreaux sâaffrontent dans un ballet funeste, entre passĂ© et prĂ©sent. Sans enquĂȘte policiĂšre, ni frisson de peur, VĂctor del Ărbol (La Tristesse du SamouraĂŻ, NB fĂ©vrier 2012) Ă©crit un roman psychologique dâune grande noirceur. Si la construction, Ă la façon dâun puzzle, est compliquĂ©e et exige une lecture attentive, elle est aussi habilement maĂźtrisĂ©e. Les souffrances intĂ©rieures des personnages crĂ©ent une grande tension. Tous, mĂȘme les rĂŽles secondaires, sont ambigus, jamais totalement innocents. Lâauteur montre des parents dĂ©sespĂ©rĂ©s, rongĂ©s par la haine face Ă la mort de leur enfant, qui poussent jusquâau bout leur dĂ©sir de justice. MĂȘme sâil nâĂ©vite pas la surenchĂšre, ce roman de la vengeance a des accents de tragĂ©die.
La maison des chagrins
DEL ĂRBOL VĂctor