Morgan Fletcher, défiguré à la suite d’un accident tout aussi mystérieux que tragique, vit seul avec sa gouvernante dans un grand manoir isolé. Un beau jour, il recueille deux jeunes enfants sortis de nulle part et venus frapper à sa porte. La gouvernante, Engel, les prend sous son aile. Ils sont rapidement rejoints par toute une troupe au comportement de plus en plus étrange. Charles Lambert construit d’une plume alerte et élégante le décor gothique de son roman : grande demeure isolée, héros brisé par un destin dramatique, maîtresse-femme qui veille aux destinées de cet univers. Tous ces ingrédients réunis préparent le lecteur à pénétrer dans un monde romanesque empreint de poésie et d’étrangeté… Hélas, si la première partie nous entraîne à la suite des héros dans les méandres du passé de Morgan, au coeur d’une intrigue envoûtante, la trame du récit se dilue entre les trop nombreuses pistes proposées pour résoudre l’énigme. L’auteur, parmi les diverses approches – philosophiques, politiques, fantasmagoriques… – ne semble plus savoir vers quelle fin guider le roman qui se termine de façon aussi décevante et embrouillée que le début était prometteur. (M.O. et B.Bo.)
La maison des enfants
LAMBERT Charles