Sur un bateau de croisière, un vieil écrivain russe rentre au pays. À peine débarqué, il part pour Doudinka où ses pas retrouvent le chemin du goulag. Le camp ! Un piège qui “bousillait” les hommes. Arrêtés pour fascisme, le narrateur et son frère s’y sont retrouvés en 1948. Leur amour pour Zoya les divisait, mais c’est son mari et non son amant que la femme a retrouvé un soir, dans la Maison des Rencontres du camp. À travers le destin de deux frères que le vieil homme dévoile à sa fille, Martin Amis raconte la déshumanisation orchestrée par le pouvoir soviétique, un esclavage volant aux hommes leur jeunesse et leur devenir. Le récit s’évade ponctuellement de l’enfer, du cynisme et de la boue vers les temps d’avant et d’après le goulag. Mais c’est par sa capacité à décrire la déchéance et l’avilissement que l’auteur d’Expérience (NB juin 2003) capte le lecteur : quand les « chiennes » et les « brutes » s’exterminent sous l’oeil des « porcs », gardiens illettrés. Le livre dégage un désespoir permanent, que l’auteur considère comme la caractéristique nationale de la Russie.
La maison des rencontres
AMIS Martin