Yarrow Street à Detroit, une grande maison où a vécu une famille afro-américaine, les Turner : deux « ancêtres », treize enfants et plus d’une centaine de petits et arrière-petits-enfants. L’incertitude causée par la crise des subprimes sur le devenir du berceau familial est l’occasion de passer en revue la vie mouvementée des uns et des autres, de l’aîné à la plus jeune, sur fond de drogue, d’alcool, de jeux d’argent, de chômage et… de fantômes. Lauréate de la National Book Award, jeune auteur américaine Angela Flournoy propose un tableau vivant de la classe pauvre de la société américaine. Des allers et retours dans le temps entre 1944 et 2008, les rencontres entre frères et soeurs aux personnalités différentes, voire opposées, donnent au roman une profondeur d’analyse séduisante. L’humour n’est pas absent en dépit d’un environnement plutôt glauque. Le présent est sans cesse hanté par le passé. Les personnages sont attachants même si, souvent, les élans d’affection se heurtent au sentiment de fierté typique de l’Amérique post-industrielle. Ce livre est saisissant quant à l’importance de la maison pour l’unité de la famille. (L.D. et C.-M.T.)
La maison des Turner
FLOURNOY Angela