Istanbul, de 1980 à 2000. Quatre jeunes gens aspirent à une vie différente de celle du passé. Sema veut faire des études de pharmacie. Salih, son amoureux indéfectible qui a toute une famille à charge, n’a pour ambition que d’être bon menuisier. Hasan, musicien issu d’un milieu aisé, part pour Paris puis en tournée sur les routes, tandis qu’Elif, qu’il aime, rejoint un groupe révolutionnaire clandestin. Ces rêves incompatibles les séparent longtemps. Autour d’eux gravite une foule de parents et d’amis chaleureux. Pour les uns, le bonheur se nichera dans une auberge du Bosphore. D’autres choisiront l’exil… Le premier roman de Pinar Selek, sociologue engagée à gauche, a pour cadre la Turquie d’après le coup d’État militaire. Trame tenace, la pesanteur du pouvoir et des traditions étouffe les individus, qui partent pour s’en affranchir ou s’insurgent au nom des valeurs de solidarité et de liberté. Au coeur, la vieille ville mythique en pleine métamorphose, cosmopolite, bigarrée, où se côtoient riches et pauvres, Kurdes, Arméniens… La vie fourmille ; en chaque personnage l’amour et l’espoir subsistent malgré les épreuves. Trajectoires éclatées et thèmes divers s’entrelacent dans ce livre assez émouvant, même s’il est parfois décousu.
La maison du Bosphore

SELEK Pinar