Dans un immeuble d’une modeste banlieue londonienne vivent quelques personnages banalement pittoresques, observés par le propriétaire d’une maison voisine, un retraité veuf et bien inoffensif. Tous sont tour à tour croqués, leur vie, leurs moeurs, leurs habitudes, disséquées : Stuart, un Don Juan de pacotille ; Olwen, décidée à terminer ses jours imbibée d’alcool ; Molly, une jeune étudiante amoureuse transie de Stuart ; Wally, le gardien de l’immeuble, roublard et pédophile ; et les autres, car il y a six appartements. Roman policier, si l’on veut puisqu’il y a meurtre et enquête, mais en réalité étude psychologique avec l’analyse assez poussée des particularités des habitants de cette demeure. Diversifier les histoires est d’ailleurs une habitude chez Ruth Rendell (Et l’eau devint sang, NB avril 2009). L’intrigue se développe lentement : le meurtre intervient tardivement, et le crime manque de relief. L’intérêt ne se fixe que trop progressivement, l’attention se dilue, chacun achève sa trajectoire, l’immeuble se vide, et le livre se referme sans regret excessif.
La maison du lys tigré
RENDELL Ruth