La Maison indigène, proche de la Casbah d’Alger, est l’œuvre de l’architecte Léon Claro, grand-père de l’auteur. Ce lieu légendaire, édifié en 1931, commémorait le centenaire de la conquête de l’Algérie par la France. Y pénétrer, c’est en découvrir la magie, les couleurs de ses majoliques, ses puits de lumière et ses ombres bleues. Claro (Substance, Les Notes septembre 2019) y cherche ses racines algériennes et l’âme de son père longtemps méconnu qu’il s’efforce de redécouvrir. Y entrèrent : Camus qui écrivit La Maison mauresque en 1933, le poète Senac, pro FLN, mort assassiné, Le Corbusier, attiré par un éventuel projet architectural, et bien d’autres visiteurs encore, tous intellectuels venus d’ailleurs. La trajectoire de Camus et de L’Étranger – le roman et le film – cohabitent avec la séduction d’un orientalisme discret. L’écriture de Claro n’a rien perdu de son lyrisme parfois échevelé mais ne boudons pas le plaisir de beaux passages, et de l’intrusion dans un monde littéraire emblématique d’une époque. (V.M. et L.G.)
La Maison indigène
CLARO