Pour cause de pollution, la fillette est confinée dans son appartement. Pour s’occuper, elle dessine. Elle dessine d’abord un immeuble qui ressemble à ceux qu’elle aperçoit par la fenêtre, sauf qu’il cache à l’intérieur une fleur géante, des plantes à foison qui poussent, l’envahissent, sortent par les fenêtres. Elle fait de même pour les immeubles qui l’entourent, puis dessine un laboratoire végétal, une grande serre en forme d’éléphant où les animaux peuvent venir s’abriter, et enfin imagine sa maison idéale. Page de garde en début d’album : les bulldozers abattent les arbres, faisant reculer la forêt, tandis que les grues s’affairent. Au fond, la ville veille. Page de garde finales : sur le sommet des immeubles, un pinceau géant dessine des plantes. Dans cet album, la ville a gagné la bataille de l’espace, mais pas celle de l’imagination qui réenchante le monde. Le va-et-vient réel/invention n’est pas toujours clair (est-on dans les dessins ou dans le rêve de la fillette?), mais le message général l’est, explicité par des dessins aux couleurs vives d’une végétation aussi luxuriante qu’exubérante. Une page se déplie pour que l’on puisse admirer l’immeuble rêvé par la fillette. Une parenthèse de chlorophylle et un plaidoyer pour plus de verdure dans les villes. (M.D.)
La maison qui fleurit
YOON Kang-mi