« Ils » la reconnaissent tous sur lâavis de recherche : Diana, huit ans, vĂȘtue « dâun jean, de ballerines Ă pĂ©tales de fleurs noirs et dâun tee-shirt rose ». Petite fille trop sage, pour laquelle ils nâont rien pu faire : ni sa grand-mĂšre, ni sa tante, ni les institutrices, ni les assistantes sociales, ni la mĂ©decine scolaire, ni la police. Une enfant martyre, pour laquelle plusieurs signalements ont Ă©tĂ© faits mais nâont pas abouti Ă temps. Les parents, eux, affichaient un dĂ©menti. Et puis elle a disparuâŠÂ Dans ce premier roman, Alexandre Seurat, professeur de lettres, s’est inspirĂ© d’un fait divers â lâAffaire Marina â et du procĂšs qui s’ensuivit. La vie de la jeune hĂ©roĂŻne est racontĂ©e mĂ©thodiquement depuis les circonstances de sa naissance jusquâĂ sa fin brutale. Ă chaque Ă©tape, marquĂ©e par un dĂ©mĂ©nagement impromptu, dans chaque nouveau lieu, la parole est donnĂ©e Ă ceux-lĂ mĂȘmes qui ont Ă©tĂ© alertĂ©s. Le rĂ©cit choral devient de plus en plus oppressant, tant l’Ă©criture distanciĂ©e, sĂšche, s’en tenant aux faits, Ă©vitant la sensiblerie et le sentimentalisme, renforce leur inimaginable et effrayante banalitĂ©. Seul le lecteur a tous les Ă©lĂ©ments d’une situation trĂšs dure mais vĂ©ridique. (M.-A.B. et A.-M.D.)
La maladroite
SEURAT Alexandre