La malédiction d’Azazel

Pourquoi Hiba, moine-médecin copte de Haute-Égypte, a-t-il enterré près d’Alep trente parchemins où il relate, d’une écriture élégante mais avec une simplicité presque naïve, les événements qui ébranlent les communautés chrétiennes dans les provinces du Moyen-Orient ? Moine voyageur, d’Alexandrie à Alep, en passant par Jérusalem, de villes grouillantes en pistes désertiques, il observe. Moine passionné de théologie, de monastère en monastère, il discute de sujets brûlants. Disciple d’Arius, ami de Nestorius, il défend des théories contraires à la foi traditionnelle et déclarées schismatiques aux conciles de Nicée et d’Éphèse. Dans son ombre, Azazel (Satan) ne cesse de lui souffler le désir de plaisirs interdits et de perturber sa conscience par des moments de délices suivis de remords. Dans une atmosphère de doute, de dualité, de rumeurs de violences et de vengeances, Youssef Ziedan, savant égyptien, spécialisé dans l’étude des manuscrits, réussit un beau roman riche de connaissances et troublant dans son humanité.