Un livre, des milliers de livres, tels des oiseaux migrateurs, volent dans le ciel ; quelques-uns atterrissent dans une ville fantôme, près d’un éléphant. Il s’empare de l’un d’eux, l’ouvre et le lit, tout en continuant son chemin. Plongé dans sa lecture, il marche droit devant lui ; autour le paysage se modifie, les animaux sauvages qui vont et viennent, la végétation apparaît, les flots immergent la ville… Au bout de son odyssée de lecture, Éléphant atteint la banquise ; et c’est accompagné d’une colonie de pingouins qu’il découvre une bibliothèque où déposer son livre…
La marche de l’éléphant, album sans texte, à quatre mains, est un éloge de la lecture et de son pouvoir sur l’imaginaire de chacun. Le héros, absorbé dans son livre, ne voit plus rien du monde autour de lui, l’oublie même. Un décor fantastique en évolution se substitue au réel au fil du récit que l’éléphant ne quitte qu’une fois le livre refermé et rangé en attente d’autres lecteurs. L’image, en technique mixte, raconte ce voyage fictionnel en jouant sur de vastes aplats dépouillés quasi monochromes contrastant avec architectures et animaux qui surgissent de partout et nulle part. Une belle réussite ! (M-T.D.)