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Il est vieux maintenant. Boforlant a vécu les tranchées avec leurs horreurs, il y a créé un journal. Aujourd’hui il évoque un souvenir douloureux de sa guerre de 14-18 : un soldat exceptionnel, dérangeant pour ses supérieurs, Zamaï, devait-il être fusillé?
Ce dernier, jeune colosse Africain, arrive un jour de 1915 sur le front de la Marne. Parmi les vétérans, il arbore le nouvel uniforme bleu horizon. Il est beau, il est solitaire, il est brave. Coup de foudre du narrateur pour cet homme dont le premier combat fait l’admiration de tous.
Morvan a le projet de décrire en trois albums le mythe qui, de la Marne et Verdun jusqu’au Chemin des Dames, naît et devient une sorte de modèle universel du combattant. Ce premier volume, bavard, sans légèreté, à l’image de son graphisme réaliste, traîne en longueur un mélange d’admiration pour le surhomme et une attirance homosexuelle pour le héros sans éveiller aucune sympathie. On en sort mal à l’aise.