La Mascotte

KURZEM Mark

En 1997, Alex Kurzem, un Australien d’une soixantaine d’annĂ©es, originaire de BiĂ©lorussie, dĂ©barque Ă  Oxford pour confesser Ă  son fils Mark les secrets de son passĂ© qu’il tient cachĂ©s dans la valise qui ne le quitte jamais : en 1941, enfant juif fuyant le massacre de sa famille, il erre dans la forĂȘt avant d’ĂȘtre sauvĂ© par des SS lettons qui en font la mascotte de leur bataillon. On lui donne une identitĂ©, une famille d’accueil et on le fait parader en uniforme SS.  C’est un rĂ©cit biographique Ă  deux voix : le pĂšre qui, des nuits durant, pĂ©niblement, livre les bribes d’une mĂ©moire trouĂ©e, parfois encombrante ; le fils, historien, qui, retrouvant les piĂšces manquantes, rĂ©ordonne les Ă©vĂ©nements. Il soulĂšve des questions essentielles : les errances de la mĂ©moire, la quĂȘte des origines, la culpabilitĂ© d’avoir survĂ©cu, pire, d’avoir Ă©tĂ© tĂ©moin de la barbarie. Il rĂ©vĂšle aussi l’aventure intime d’un pĂšre et d’un fils qui se cherchent. Ce livre trĂšs intĂ©ressant, menĂ© comme une enquĂȘte, est surtout l’oeuvre d’un fils qui rapporte, sans pathos mais avec empathie, l’extraordinaire histoire de son pĂšre et le fait en historien avec minutie et clartĂ© mĂȘme si des points d’histoire sont laissĂ©s sans rĂ©ponse.