La mauvaise femme

1911. Dans une Barcelone assez sinistre, marins, mutilés de guerre et prostituées hantent les bouges du port ; les autorités, aux ordres des puissants, refusent d’enquêter sur la disparition inquiétante d’enfants miséreux. Seul ou presque, Moises Corvo, un policier peu reluisant, s’y intéresse. Les personnages dépravés et cyniques sont nombreux, mais l’effrayante Enriqueta dépasse les limites de l’abominable. La mort, la Camarde, la vraie, est le récitant et introduit paradoxalement une touche d’humanité. L’affaire est affreusement véridique, racontée avec un humour noir bien en relation avec la monstruosité des faits, et il est difficile de séparer le vrai de l’imaginaire. Quoi qu’il en soit, la description de cette Barcelone du début du XXe siècle repose apparemment sur des bases solides et donne lieu à des passages très visuels. L’auteur, romancier et criminologue, vit dans la capitale catalane et ce livre est le premier traduit en français. Le vocabulaire cru et les images parfois insupportables créent une atmosphère lugubre.