Quand Jacobo perd son travail, il s’installe avec les siens aux portes du désert, dans un village perdu non loin d’Alméria. Miriam, sa fille, voit s’effondrer tous ses rêves et se révolte contre ses parents jusqu’à dire dans ses tchats son désir de les supprimer. Des tueurs à gages abattent la mère et blessent Jacobo. Nora, une avocate, mène l’enquête pour prouver l’innocence de l’adolescente, rejetée par tous.
Agustín Martínez (Monte perdido, Les Notes mai 2017) inscrit l’intrigue de son thriller dans le cadre d’un village menacé par le désert et excelle à traduire une atmosphère irrespirable dans un lieu où le retour à la barbarie menace chacun. Alternant les points de vue de l’adolescente, du père et de l’avocate, il met en lumière les dérives de jeunes livrés à eux-mêmes, les affres des adultes hantés par l’argent et la descente aux Enfers de toute une communauté. Chaque personnage, tour à tour victime et coupable présumé, dévoile peu à peu la face cachée de sa personnalité. Un roman mené de main de maître, riche en références culturelles, une plongée inquiétante dans les tréfonds de l’âme humaine mais aussi un pari sur une possible résilience. (A.K. et C.P.)