Juin 1816. Quatre navires quittent l’île d’Aix à destination du Sénégal. Hugues de Chaumareys, capitaine de La Méduse, est d’une incompétence notoire. La frégate transporte le futur gouverneur Schmaltz et sa famille, des colons et de nombreux soldats. Le temps est beau, mais La Méduse s’échoue sur le redoutable banc d’Arguin, pourtant bien cartographié. Cent cinquante hommes se retrouvent entassés sur un radeau de fortune à moitié submergé, quasiment sans vivres. En treize jours de dérive et de désespoir ils vont connaître tueries, révoltes et cannibalisme : presque tous sont morts à l’arrivée des sauveteurs. Qui ne connaît cette invraisemblable et tragique histoire ? Et pourtant Olivier Merle (Urbi et orbi, NB décembre 2016), en digne successeur de son père, Robert Merle, fait redécouvrir cette fortune de mer provoquée par l’impéritie et la bêtise. Les nombreux personnages sont minutieusement décrits au cours de la traversée. Le roman est conduit avec finesse, l’angoisse monte progressivement, même si la fin n’apprend rien. (E.G. et J.M.)
La Méduse : chronique d’un naufrage annoncé
MERLE Olivier