En 1947, le docteur Jean-Baptiste Gandois quitte sans regret Nouméa, où il exerçait depuis plusieurs années, pour regagner la France. Sa mère, qui ne s’était jamais beaucoup occupée de lui, vient de mourir en lui léguant la maison de Largentière, en Ardèche. La succession est contestée, mais il décide de rester. Une jeune inconnue surgit de la nuit, agressée, blessée; il l’abrite et après une brève liaison passionnée, elle disparaît. Jean-Baptiste s’installe définitivement comme médecin dans cette petite ville où les séquelles de la seconde guerre mondiale se font toujours sentir. Philippe Lemaire, auteur de chansons, réalisateur de films, écrit son neuvième roman (L’Enfant des silences, NB juillet-août 2012). Autour d’un personnage assez terne, il retrace l’atmosphère de l’après-guerre dans cette agglomération de province où tout le monde se connaît. Les souvenirs de l’Occupation sont encore vivaces, les comptes entre « collabos » et résistants ne sont pas encore tous réglés. Les conséquences économiques se font sentir. Les moulineries qui fournissaient les soyeux de Lyon ferment, les grandes familles sont ruinées, la tuberculose sévit… L’intérêt du livre réside plus dans ce contexte bien évoqué que dans une intrigue sans grande surprise. (C.-M.M. et D.A.)
La mélancolie du renard
LEMAIRE Philippe