Pour frimer auprĂšs de ses copains de classe, Adrien Tricot raconte quâil a un oncle milliardaire, soldat de NapolĂ©on et pourfendeur de Wisigoths ! Câest drĂŽle⊠jusquâau moment oĂč lâoncle apparait en chair et en os et lui vole la vedette. Personne ne veut croire Adrien quand il tente de rĂ©tablir la vĂ©ritĂ©. Comment se dĂ©barrasser dâun mensonge devenu « vrai » ?  La mensongite galopante dĂ©finie en quatriĂšme de couverture, grĂące Ă un improbable « Petit Albert », est le dernier « mensonge » dâAndrĂ© Bouchard (Deux ou trois enfants bien dodus pour neuf personnes, NB/LJA septembre 2006). Il orchestre avec malice lâhistoire dĂ©lirante dâun affabulateur pris au piĂšge de ses inventions : la crĂ©ature Ă laquelle ce Pygmalion en culotte courte a donnĂ© vie, devenue incontrĂŽlable, lui Ă©chappe. Entre rĂ©alitĂ© et fiction, les Ă©pisodes sâenchainent avec la logique parfaite de lâabsurde jusquâau retournement final. Le hĂ©ros sympathique sâen sort avec aplomb. Pas de discours moralisateur, mais un exercice dâĂ©quilibriste, plein dâhumour, entre le vrai et le faux Ă la gloire de lâimagination. Lâillustration nâest pas en reste : le trait caricatural et le souci du dĂ©tail drĂŽle concourent Ă la fantaisie de cet album.
La mensongite galopante
BOUCHARD André