La mer et le martin-pêcheur

BUI Ngoc Tan

Au nord du Viêtnam, dans un port de la baie d’Ha Long, des marins partent pêcher sur des navires appartenant à l’Union des Pêcheries de la mer Orientale. À terre comme en mer, la vie de ces hommes est rude, ils sont terriblement pauvres. De la période révolutionnaire à nos jours, la concussion règne à tous les niveaux et la bureaucratie communiste tentaculaire asservit l’ensemble du pays.

 

Après Une vie de chien, Ban Ngoc Tan continue de dénoncer l’état de soumission dans lequel se trouve le peuple vietnamien. Il décrit dans le détail les existences d’une population obligée de se livrer à tous les trafics pour survivre, la hiérarchisation infinie de tous les pouvoirs qu’il faut acheter, la concussion généralisée. Il conte l’histoire du Viêtnam en décrivant lese petites gens avec une infinie tendresse, les liens sociaux de solidarité, d’entraide qui permettent à chacun de vivre et de manger. Sa belle écriture poétique évoque la mer et ses couleurs, ses innombrables poissons, les couchers de soleil, les ciels étoilés. Mais de ce long roman plein de vie, on retient surtout le témoignage féroce de l’auteur sur l’état de délabrement moral du Viêtnam.