La Mercedes rouge

Chaque été, quand l’oncle Mehmet arrive de Francfort dans sa mercedes vert pomme remplie de cadeaux, Davut rêve d’avoir un jour une Mercedes rouge. À la grande fierté du jeune garçon, son père Ismaël, ouvrier agricole pauvre, se décide enfin à partir travailler à l’étranger. Il va en France fabriquer des pneus, peut-être reviendra-t-il dans une Mercedes rouge ? Pas vraiment, mais il annonce le départ de la famille pour la France. Trente ans plus tard? La famille ne retourne au pays que pour quelques jours de vacances.  Le rêve du pays de cocagne vu par un jeune villageois turc vivant très loin des grandes villes. L’excitation du départ, suivi de l’interminable voyage en taxi, autocars, avion, enfin la découverte de l’appartement et l’eau courante, le bonheur de l’école mais aussi l’acclimatation difficile de la mère, nostalgique du pays. Cet attachant récit d’une intégration parfaitement réussie compose un roman, plus positif que réaliste ; il encourage à poser un regard plein d’empathie sur les étrangers arrivant sur notre territoire. (A.T.et M.-C.D.)