Privée de tendresse depuis la mort de sa mère, la jeune Reine doit s’occuper de sa soeur tout en travaillant à la ferme des grands-parents paternels. Poussée par ceux-ci, elle épouse Henri, un homme sournois, violent, égoïste et dépensier. En 1947, Henri rachète une ferme en ruines en Charente, où il espère faire fortune grâce au travail de sa femme et de leurs treize enfants pour lesquels Reine, soutenue par sa foi, se dépense sans compter. Elle devra soigner son mari devenu infirme et aura la joie de voir naître ses petits-enfants avant de s’éteindre discrètement.
Comme dans L’étoile du Bouvier (NB février 1998), Yves Viollier reprend un de ses thèmes favoris, le rude labeur des paysans vendéens attachés à leurs traditions et à la religion. En retraçant le portrait de Reine, il rend hommage à la générosité et au don de soi d’une femme humble qui accepte les souffrances de la vie quotidienne. Si le ton à la limite de l’hagiographie peut déconcerter, le récit n’en reste pas moins poignant.