Qu’il est difficile d’admettre que sa mère perde la mémoire, ait des absences, sombre dans la confusion ! En 2014, la maladie d’Alzheimer ronge le cerveau de Benoîte Groult, l’icône du féminisme, la militante pour le droit à mourir dans la dignité et la mère de l’auteure. Une dernière volonté que ses filles, Blandine et Lison, choisissent d’honorer en l’accompagnant en juin 2016.
« La mère morte » a un double sens. Alors que l’auteure termine son journal sur la vie de sa mère, elle apprend le décès de sa fille unique Violette, morte à trente-six ans dans un accident de voiture en avril 2016. Subitement le sens de la vie lui semble en suspens et les mots sont bien faibles pour dire la douleur et la souffrance. Heureusement, la nombreuse famille et les amis chers sont là et l’entourent de tout leur amour. Tout comme elle le fait pour sa mère, elle se remémore les moments passés ensemble. Le goût pour la vie et l’amour chevillé à l‘âme, elle surmonte le deuil et affronte l’avenir pour sa petite-fille Zélie à qui est dédié ce récit. Elle réussit à dire l’indicible avec tendresse et sincérité. (L.C. et S.L.)