La métamorphose de Franz Kafka

CORBEYRAN, HORNE

Un petit employé se réveille un matin transformé en énorme cafard. Les réactions de la famille et de l’entourage devant cet objet de répulsion sont les mêmes avec plus ou moins de rapidité. Le rejet de certains est immédiat. Pour d’autres, la mère et la soeur, il sera plus lent à apparaître, mais inexorablement, les mémoires oublieront l’homme pour ne plus retenir que cet ignoble animal à chasser des consciences.

 

Le récit philosophique, aux multiples interprétations possibles, dont celle mettant en évidence la noirceur des égoïsmes devant la différence qui dérange, est repris fidèlement dans cet album. Les encrages massifs et les contrastes appuyés offrent la noirceur nécessaire au huis clos dans lequel le héros et sa famille évoluent. Une voix off sans émotion déroule les événements sans que l’enfermement dans ces lieux étriqués devienne lassant, grâce à des mises en pages et des cadrages dynamiques où les vignettes et les angles de vue dansent à travers les planches. S’il était bien une gageure, c’était d’adapter en BD ce récit de Kafka. Elle est réussie.