Indigné par l’arrestation de Roman Polanski, Yann Moix, nouveau Zola, défend le réalisateur et “Accuse” ! Il resitue les faits dans leur contexte, compare les cas Polanski, Dutroux – l’« Hitler des pédophiles » ! – et Treiber. En cause, plus que « l’injustice de la justice », l’avidité de la meute dont la bêtise et la vacuité, s’autoalimentent par le net et le numérique – Roman Polanski est le premier « e.lynché » et le premier « e. juif ». Une meute qui jouit de pouvoir crier haro sur le génie et la judéité.
Donner un sens universel à un fait divers n’est pas à la portée de tous. Émaillant sa plaidoirie d’extraits du Procès de Kafka, Yann Moix « s’insurge très tranquillement (…) contre la légitimation croissante de la nullité ». Un pamphlet, gratuitement méchant, mal argumenté, auto-complaisant, où l’auteur est convaincu d’être convaincant quand il n’enfonce que des portes ouvertes. N’est pas Voltaire qui veut. Quant au lecteur, cet « imbécile », il est souvent apostrophé par un Yann Moix qui fait les questions et les réponses, bon écrivain (Mort et vie d’Edith Stein, NB février 2008) pourtant, mais piètre avocat.