Réfugié en 1944 dans le métro pendant un bombardement, l’inspecteur Aimé Louzeau se souvient de son arrivée à la brigade mondaine sept ans plus tôt… Habitant encore chez sa mère, il découvre un univers plutôt spécial : les interrogatoires « musclés » de proxénètes, un abécédaire « maison » à ne pas mettre entre toutes les mains, les pratiques de l’inspecteur principal ou les soirées « récréatives » chez Madame Josépha, et même une séance de zoophilie ! De quoi déniaiser un jeune inspecteur qui, comme ses collègues, a lui aussi son côté sombre…
Au-delà de cette ambiance grivoise de commissariat où le langage et les pratiques sont bien peu orthodoxes, Zidrou se concentre sur le jeune inspecteur, sensible, nostalgique de son enfance (il voulait devenir un grand chef indien) et qui cache un terrible secret, lui le fils d’un prêtre défroqué devenu fou. Les personnages deviennent alors terriblement humains et les dialogues prennent un réel accent de vérité. Le dessin coloré à la fois brutal et sensible de Lefebre surprend lui aussi au premier abord, mais il donne à l’histoire une touche d’humanité.